Journée mondiale de lutte contre l’excision

Près de 200 millions de femmes sont excisées dans le monde. Une pratique, condamnée mais encore très implantée, dont les conséquences peuvent (parfois) être soignées.

L’excision consiste en la mutilation sexuelle d’une femme par l’ablation totale ou partielle de ses organes génitaux externes. Cela va de la mutilation de la partie externe du clitoris à la suture des lèvres du sexe féminin, ne laissant qu’un minuscule passage pour l’urine et le flux menstruel. Outre l’atteinte à l’intégrité corporelle, à la vie sexuelle et à la dignité de la femme, ces opérations, pratiquées de plus souvent dans des conditions affolantes, mettent gravement en péril la santé et même la vie des victimes. Infections, hémorragie, seuils de douleur intolérables, …

Bien que l’ONU condamne depuis 2012 ces mutilations du corps féminin comme constituant une violation des droits fondamentaux des femmes, on déplore encore chaque année 3 millions de victimes supplémentaires. Certes, on a pu, depuis 11 ans, constater un recul de cette pratique barbare, héritage ancestral remontant aux périodes les plus lointaines.

L’excision est donc toujours aujourd’hui un problème de santé publique et constitue une violation inacceptable des droits des femmes et des filles.

En 1984, le Dr Pierre Foldès s’est trouvé confronté, lors d’une de ses missions en Afrique, à ce fléau. Il a mis au point une intervention chirurgicale visant à « réparer » au moins partiellement le sexe des victimes de l’excision. En 30 ans, il a opéré 4 500 femmes. Chaque mois, 50 femmes de plus sont prises en charge.

Et depuis 2004, cette opération est remboursée par la CPAM (Sécurité Sociale). La France est le premier (et malheureusement pour le moment toujours le seul) pays au monde à le faire. C’est un immense espoir pour toutes ces femmes, toutes ces petites filles excisées.