Le désir spontané

La spontanéité du désir est un mythe qui a la vie dure.

Le désir est au contraire quelque chose qui se pense, se prévoit, s’organise, se prépare, se mitonne et se savoure longuement à l’avance. Exactement comme un bon dîner : la veille, en se couchant, on réfléchit au menu, le matin, on fait les courses, l’après-midi on cuisine, on goûte, le soir on s’habille, on dresse la table, on sert le vin et enfin, enfin seulement, on dîne. Et plus on aura investi dans ces préliminaires, plus on appréciera le dîner. Pourtant, la veille au coucher en songeant au menu, on n’avait nullement faim… Ce qui n’a nullement nuit à l’anticipation du plaisir de ce dîner à venir!

Alors pourquoi cette croyance si répandue qu’il faille que le désir sexuel naisse spontanément ? Tout d’abord parce qu’encore au XXIème siècle et malgré toutes les déclarations d’intention contraires, il est encore socialement souvent mal vu qu’une femme puisse cultiver sa sexualité. Ensuite, parce que c’est quand même une sacrée bonne excuse pour tenir à distance un partenaire qui ne vous excite plus.