L’appétit vient en faisant l’amour
Non, il n’est pas besoin d’avoir envie pour pouvoir faire l’amour.
Très curieusement, cette vérité bien connue et pratiquée par nombre de femmes qui « font plaisir une fois par semaine/mois/an comme ça on n’en parle plus » (le fameux « 1er samedi soir du mois » des années 80) est perçue comme choquante par ces mêmes femmes venues consulter avec leur partenaire en thérapie de couple.
« Quoi ! Vous voulez que je me force ! En plein mouvement #MeToo ! Vous portez atteinte à ma libre disposition de mon corps ! ».
Non, pas du tout. Je rappelle simplement que si l’appétit vient en mangeant, il en va bien souvent de même du désir. Et je parle du désir en général : peu de personnes ont réellement envie de commencer leur séance de piscine/fitness/course à pied, surtout s’il fait froid. Pourtant, presque toutes, une fois qu’elles se sont lancées, y trouvent du plaisir et se félicitent de s’être un peu forcé la main pour y aller tout de même.
Et bien, en matière de sexe, c’est le même mécanisme. Il est plus facile de faire naître l’envie lorsque l’on caresse et que l’on est caressé(e) que lorsque l’on reste sans rien faire. « En attendant que ça vienne ». Et bien non, « ça » ne vient pas comme ça, par magie. « Ça » vient parce que l’on se détend, parce que l’on stimule (ou laisse stimuler) ses zones érogènes et qu’on se sent en sécurité. Ce sont ces trois conditions qui permettent une ouverture de soi et une montée optimale du désir.
Et tout ceci n’a évidemment rien à voir avec le droit fondamental et inaliénable de dire « non » lorsque l’on ne veut pas. Mais c’est bien parce que ce droit-là existe que l’on peut faire la part des choses entre « ne pas vouloir » et « ne pas avoir envie ».