Après la théorie du genre (pas de différence entre homme et femme), le 20 août dernier le Tribunal de Grande Instance de Tours a admis un nouveau genre: homme, femme et neutre.
Une personne intersexuée ne doit pas être confondue avec un androgyne (seule l’apparence est ambigüe mais le caractère sexuel est exprimé normalement) ou avec un transsexuel (le changement de sexe a été obtenu artificiellement). Une personne intersexuée a du tissu testiculaire et du tissu ovarien, les deux coexistent à l’état naturel.
L’intersexuation (appelée parfois abusivement hermaphrodisme, sauf lorsque l’on parle d’un « hermaphrodite vrai ») met en cause la définition du sexe et, partant, du genre. Suite à l’observation biologique, l’espèce humaine est traditionnellement répartie entre deux catégories: mâle et femelle. Un individu avec un pénis est un homme, un individu avec un vagin est une femme. Or les dernières découvertes scientifiques prouvent que la définition du sexe d’un individu est beaucoup plus délicate. En fait, il n’y aurait pas un seul critère mais plusieurs caractéristiques, de divers ordres (anatomique, hormonal, génétique, etc…) dont la combinaison permet la détermination sexuelle. Ainsi, il faut la présence d’un vagin ou d’un pénis, mais aussi d’ovaires ou de testicules, de chromosomes XX ou XY, etc…, pour pouvoir déterminer si l’individu est une femme ou un homme.
L’hermaphrodisme vrai est un cas très rare d’intersexuation : l’individu a des chromosomes sexuels variables (XX ou XY) mais présente à la naissance la présence simultanée de tissus testiculaires et ovariens. Il va y avoir alors développement simultané de structures mâles (pénis, prostate) et femelles (vagin, utérus). Environ 500 cas de ce genre seraient dénombrés aujourd’hui en France.
Le corps médicale voyait jusqu’aux années 2000 dans l’intersexuation une anomalie qu’il fallait corriger. Mais les critères utilisés pour déterminer le seuil de normalité ont été très critiqués comme étant plus fonction de la société que de la santé ou du bien-être des individus concernés. Nombre d’intersexués ont dénoncés cette « réassignation » à un genre plutôt qu’à l’autre comme une véritable violence de leur individualité. C’est exactement ce qu’a soutenu le demandeur devant le Tribunal de Grande Instance de Tours s’appuyant sur le fait qu’à la naissance les médecins lui avaient attribué un sexe qui s’est révélé ne pas correspondre à son développement physique ultérieur.
Les organisations de défense des droits des intersexués demandent pour chacun la liberté de définir soi-même son identité sexuelle et de genre. Et si certains intersexués se définissent comme à la fois hommes et femmes, d’autres se voient comme intergenres. Depuis 2014, un recours judiciaire a été entamé au Canada demandant la reformulation des textes législatifs et une mention du sexe dans l’acte de naissance optionnelle.